Cette fois, mon point de départ est le palais d’Holyrood, avec un R. Comment le décrire ? Je dirais que c’est un château de conte de fée, avec ses tours, ses créneaux et ses jardins. C’est là que la Reine d’Angleterre habite quand elle vient à Edimbourg.
Mais c’est un château, comment dire, pas très amusant. Tout est symétrique (les portes, les fenêtres) et la pelouse est taillée au millimètre. Par peur de déranger, je me mets même à chuchoter.
C’est trop bien rangé pour moi, mon j’aime bien les choses plus spontanées, plus sauvages. C’est pour ça que ce qui m’intéresse à Holyrood, ce n’est pas le château, c’est l’immense colline, ou la petite montagne, qui se cache juste derrière.
Et cette colline, c’est Arthur’s Seat, le siège d’Arthur : un ancien volcan de 250 mètres de haut. Le volcan s’est évidemment beaucoup érodé, et aujourd’hui, c’est un énorme bloc rocheux recouvert d’herbe rase. Ce n’est qu’à 5/10 minutes de marche à pied, alors j’y vais.
Il y a plein de chemins pour monter la colline. Je choisis le plus court. Ce qui est marrant, c’est qu’il n’y a quasiment aucune transition, entre les trottoirs et ronds-points d’Edimbourg et les chemins de pierre et de terre du volcan. C’est vraiment étonnant. Ça grimpe bien, même si ça reste plutôt facile comme randonnée. Pas besoin de chaussures de marche, une paire de basket est bien suffisante.
L’herbe est très verte, avec quelques buissons sombres. Il y a une vraie ambiance mystérieuse. J’adore ça, c’est l’Ecosse ! La colline a une forme étrange, un peu comme une grosse bête allongée, certains y voient un lion, avec sa tête, son corps et ses pattes arrières.
Les Ecossais du passé y ont vu le trône du mythique roi Arthur. Ils ont imaginé qu’il dormait sous la colline et qu’il se réveillerait en cas de danger. Bon, a priori, personne n’a jamais vu le roi Arthur se réveiller. Je peux y aller tranquille.
Je monte assez rapidement, même si mes mollets tirent un peu. On n’est pas très nombreux sur le chemin, beaucoup moins que dans le centre d’Edimbourg. J’ai l’impression que Arthur’s Seat m’appartient, un peu.
Plus j’approche du sommet, plus je sens le vent souffler, il y a même de vraies rafales. Sous mes pieds, la terre a disparu, je marche maintenant sur une roche hyper fragmentée.
Ça y est, je suis en haut. Ça valait le coup de grimper ! Je peux voir toute la ville d’Edimbourg. Toute la ville, c’est incroyable ! Je reconnais plusieurs monuments, le château d’Edimbourg, les colonnes de Calton Hill ou encore le monument de Nelson.
Mais ce qui m’impressionne le plus, c’est l’embouchure de la rivière Forth. Au-delà, c’est la mer du Nord. Je respire à plein poumons, les bras étendus. L’air est pur et légèrement iodé.
Le coucher de soleil est magnifique, les toits d’Edimbourg se sont transformés en or. Je pourrais rester là pendant des heures. C’est un spectacle digne sur roi Arthur, qui dort sous mes pieds.